Les comportements des individus et des ménages sont abordés à partir de méthodes et concepts empruntant à l’économie, la psychologie et la sociologie, dans une approche de compréhension des relations entre subjectivité humaine et faits sociaux et politiques. Les domaines d’application sont divers : déterminants du bien-être, inégalités sociales et de genre, offre et demande de santé, alimentation, sport, comportements à risque, COVID-19. Les recherches contribuent à l’analyse et l’évaluation des politiques publiques dans les domaines de la santé, de l’alimentation ou du travail.
D’un point de vue empirique, les recherches mobilisent essentiellement des méthodes statistiques ou économétriques appliquées à des données diverses : panel de ménage type UKHLS, données de scanner ménage Kantar WorldPanel, enquêtes de santé individuelles, sondages. Des approches d’économie expérimentale peuvent être ponctuellement mobilisées. Les travaux sont menés dans le cadre du CEPREMAP ou de l’Observatoire du Bien-être (dirigé par Claudia Senik), de projets financés par diverses agences (ERC, ANR, INCa, IReSP), ou encore de la chaire Hospinnomics dirigée par Lise Rochaix.
Les chercheurs de l’axe participent aux enseignements proposés par PSE/Ecole d’Economie de Paris en économie de la santé (Pierre-Yves Geoffard, Lise Rochaix), en économie du bien-être (Andrew Clark, Claudia Senik), et en économie de la consommation (Fabrice Etilé).
Inégalités sociales de santé
Même dans les pays ayant un système de soins universel (comme la France), on observe des inégalités sociales de santé, c’est-à-dire une association entre le statut socio-économique d’un individu et son état de santé. En d’autres termes, les individus plus aisés ou ayant un niveau d’instruction plus élevé sont en meilleure santé et vivent plus longtemps en moyenne. En dépit d’un grand nombre de travaux sur ce sujet, l’association entre statut socio-économique et santé n’est pas encore parfaitement comprise à l’heure actuelle. Par ailleurs, l’effet sur la santé du développement de nouvelles formes d’emplois (comme le travail indépendant pour des plateformes numériques) et d’organisations du travail (comme le télétravail) est assez mal connu. L’exploration du lien entre revenu, éducation et situation sur la marché du travail, d’une part, et santé, d’autre part, est l’un des centres d’intérêt de Bénédicte Apouey.
Alimentation, santé, environnement
L’alimentation est la préoccupation économique et sociale la plus ancienne des sociétés humaines et de l’économie elle-même. Si les politiques de l’alimentation ont longtemps été guidées par le seul objectif d’assurer la sécurité alimentaire des populations, la santé nutritionnelle et l’empreinte environnementale de l’alimentation sont devenues en trois décennies un enjeu majeur de politique publique. Le développement de l’obésité et des maladies de l’abondance alimentaire, dans les pays développés comme émergents, et les impacts environnementaux de la production et de la consommation alimentaire questionnent notre modèle alimentaire et, au-delà, le modèle d’organisation dominant et globalisé des systèmes agro-alimentaires. L’analyse des dynamiques des comportements et des marchés alimentaires, l’évaluation des politiques de santé nutritionnelle, et la durabilité des systèmes alimentaires sont au cœur des travaux menées par Fabrice Etilé, en collaboration notamment avec Anne-Célia Disdier.
Football
Depuis une trentaine d’années, l’économie du sport s’est développée en tant que champ de la discipline un peu partout dans les pays occidentaux, les enjeux économiques du sport devenant de plus en plus importants. Parallèlement, la recherche en économie utilise de plus en plus de données issues du sport, notamment pour tester ses hypothèses théoriques. L’économie du sport dispose ainsi aujourd’hui de plusieurs revues académiques spécialisées.
Le football occupe une place privilégiée dans ce domaine : l’état de la recherche en économie du sport consacre en effet une grosse partie de ses travaux au beautiful game. Cela s’explique principalement par le fait que le football est le sport le plus populaire en Europe et qu’en conséquence les données disponibles sont plus nombreuses que pour les autres sports. Mais le football illustre parfaitement la recherche en économie du sport, comme le montrent les travaux de Luc Arrondel.
Les questions « footballistiques » abordées par les différents champs de la Science économique sont nombreuses : la croissance des inégalités entre clubs, entre championnats et entre joueurs ; la théorie des jeux pour savoir où tirer un penalty ; l’économie psychologique pour savoir s’il faut tirer en premier lors d’une séance de tirs au but ; les indices d’inégalité pour juger de l’équilibre compétitif des championnats ; les modèles d’addiction rationnelle pour quantifier les dépenses des supporters et en analyser les déterminants spécifiques (la passion, l’incertitude du résultat…) ; la logique d’entreprise spécifique des équipes de football (victoires/profit) ; l’analyse de la productivité individuelle au sein d’un collectif ; la spécificité du marché du travail concernant les joueurs et les entraineurs ; l’impact des normes sociales sur les comportements individuels et collectifs sur le terrain ; la théorie du vote pour décider du meilleur joueur, etc.
Bonheur, temps, risque
La question de l’identité subjective des agents économiques et de leur rapport au temps est étudiée par Luc Arrondel, Fabrice Etilé et André Masson. Partant de la question essentielle des conditions d’existence et de persistance temporelle des agents économiques, ils abordent des questions aussi diverses que les fondations psychologique des préférences temporelles, l’importance de l’altérité dans la prise de décision, la résilience psychologique aux événements de vie ou la stabilité des préférences révélées dans les choix d’investissement financiers.